Unique à La Canée ! Dégustations de vins grecs en français
Deux jours au Paradis
Cette année,j’ai pris la direction des Archanes et de la fameuse route des vins au sud d’Héraklion.
VIN GREC
Myriam PERRET
1/15/20257 min read


DEUX JOURS AU PARADIS !
Je ne vous le cache plus, je suis amoureuse des vins grecs !
Cette année, désireuse d’axer mes dégustations sur les vins crétois, j’ai pris la direction des Archanes et de la fameuse route des vins au sud d’Héraklion.
Quel plaisir de parcourir une nouvelle fois les routes, ou devrais-je dire les sentiers, les chemins, entourés d’oliviers, de vignes, d’herbes aromatiques, de s’imprégner de toute cette âme crétoise, de monter, descendre, se tromper, repartir au son de la musique grecque diffusée par les radios locales !
C’est tellement bon de s’octroyer des parenthèses, des moments de découvertes et de partage ! Et en Crète on est rarement déçu en la matière !
Après avoir traversé quelques collines verdoyantes, laissé passer un troupeau de moutons apeurés, me voilà arrivée chez Gavalas à Vorias.
Même si j’étais attendue et que l’accueil fut très chaleureux, j’avoue avoir été un peu déçue de ne pas retrouver le souriant Nikos à qui j’avais promis de passer au domaine un jour… c’était sans compter sur les hasards de la vie…
Rectification première, le domaine n’est plus éponyme ! il porte désormais le nom de Fragospito winery ; D’après ce que j’ai compris, ça voudrait dire « maison abandonnée » rendant hommage à celle qui se trouve au coeur du vignoble. Ce changement aurait été dicté par la confusion régnant entre le domaine géré par Nikos Gavalas de Crète et celui de Georges Gavalas sur l’île de Santorin . Quant à savoir s’ils sont de la même famille…peut-être une branche éloignée…
Quelle évolution depuis la création du vignoble, datant du début du 20ème siècle ; Finis les vieux pressoirs et les outres en cuir pour transporter le vin ! En sus d’avoir été converti en bio, le domaine a été complètement réorganisé, tout est automatisé ; les cuves de fermentation et d’élevage se sont multipliées, l’export aux Etats-unis et en Allemagne prend de la place, la salle de dégustation brille de mille feux !
Le vent de cet fin avril ne m’a pas empêchée de profiter de la terrasse pour re-gouter quelques flacons. Mis à part le vidiano et l’assyrtico qui bénéficient d’un élevage en fut, tous les autres cépages sont travaillés pour une mise en exergue du fruit et de la fraicheur ! Le report des vendanges en fin d’après-midi y participe aussi, pour une grande satisfaction à la dégustation !
Sans décrire tous les vins, je ne peux résister à une petite halte sur les rouges, kotsifali et Mandilari qui par leur couleur, leur présence en bouche, leurs tanins domptés tout en douceur, leur simplicité, sont le reflet parfait de leur maître !
En parlant de lui d’ailleurs, le voilà qui arrive le sourire toujours aux lèvres ! Il n’est pas tout seul, il a un invité avec lui, mais ça ne l’empêche pas de venir me saluer et de me le présenter…Devinez qui était là ? Georges Gavalas, celui de Santorin ! Deux Gavalas en même temps, qui a eu cette chance !!?? C’est immortalisé !
Retour en voiture pour un second domaine à une petite demi-heure de route. Evidemment je n’ai pu résister à l’appel de l’amour …et j’ai atterri à Siva, chez Daskalaki !
Je vous l’ai déjà présenté lors d’une précédente chronique, donc je ne vais pas revenir sur ce domaine, bien que j’y passerais volontiers des heures … Juste pour vous dire qu’en matière de finesse et de plaisir, toute nouvelle année transcende la précédente, que l’enstikto 2022 a encore gagné en aromatique, en acidité, en finesse et en dimension !
Je reste une totale inconditionnelle de ce domaine où cette fois j’ai eu la chance d’échanger quelques mots avec Irini, La vigneronne, et de participer à la dégustation expérimentale d’un enstikto plongé en mer pendant 1 an à 20 mètres de profondeur. Incroyable comme l’iode est présent à la dégustation ! Ca mériterait une dégustation intuitive (à l’aveugle, basée sur les ressentis et les émotions procurées par le vin)
Malgré le bonheur d’être là, il faut cependant partir ; Si c’est à regret c’est aussi emplie de la frémissante envie de découvrir le prochain vignoble !
Après une soirée de repos à Héraklion et le passage obligé par Siga-Siga,
restaurant à la philosophie qui me convient : service et degustation de bonnes choses, simples, cuisinées avec amour et mangées avec délectation, le tout sans précipitation et sans stress ! (Qui dit mieux ?), me voilà repartie, dès 11 heures du matin, sur les méandres de l’AOC PEZA, pour grimper jusqu’au domaine Stilianou.
Mon caviste m’avait en effet suggéré un jour de gouter sa cuvée « Théon Gi » = Terre des Dieux 2016 et j’avoue que je m’étais laissée surprendre par ce petit bijou de kotsifali/mandilari à la robe magnifique et au jus voluptueux à souhait !
Je rencontre Yannis, le maître des lieux, qui joue le guide avec plaisir, mélangeant le grec, l’anglais et même un peu de français pour m’expliquer au mieux son travail sur l’huile d’olive d’abord et ses vins ensuite. Tout est bio quand ce n’est pas naturel !
Indépendamment d’une vue à couper le souffle depuis la terrasse de dégustation, intéressante découverte de la gamme de « Theon-Dora » (= cadeau des dieux) déclinée dans toutes les couleurs où le calcaire du sous-sol amène une jolie salivation, avant de gouter ses cuvées « Great-mother », en blanc et rouge « nature » , qui ont capté mon attention, mon nez et mes papilles ! Pour le vidiano : 40 jours de macération, un aromatique et une bouche explosive de fruits jaunes, servie par une mâche exceptionnelle ; quant au mandilari, il a laissé sa couleur imprégner la bouteille, et ses arômes de fraises des bois et fruits de la forêt s’inviter dans mon esprit…
La journée commençait on ne peut mieux ! Il a quand même fallu s’extirper de ce paysage magnifique formant comme une cuvette entre les différents massifs montagneux, pour rejoindre , « cahin-caha », un domaine d’un autre genre mais non moins charmant dont les bouteilles, c’est sûr, se retrouveront sur ma table !
Patérianakis, ça vous dit quelque chose ?
S’il n’en est rien, c’est une lacune !
Contrairement aux petites parcelles disséminées qui forment souvent les vignobles de Crète, ce sont 8 hectares d’un seul tenant autour de la propriété qui forment ce véritable « domaine » qui, d’autre part se décline au féminin ! Il est en effet maintenant géré par des filles ( œnologie, communication maketing, chacune sa patte, et maman est avocate ).
La philosophie est claire et aussi clairement affichée : culture biologique certifiée, mini-intervention, pas de fût, pour une authenticité des vins et la transcription de leur terroir.
La gamme 3.14, née en 2018, mettant l’accent sur des vins les plus naturels possibles, a été pour moi très révélatrice du travail accompli et du niveau de plaisir atteint.
En sus du bouchon habillé de cire, des étiquettes vertes arborant le chiffre du cercle de la vie, le jus sans filtration n’en est pas moins brillant, expressif, lumineux pour le vidiano ( un des meilleurs que j’ai goutés sur l’île! ) ; quant au rouge, il sent le fruit, il goute le fruit, la cerise bien mure, la terre mouillée, les épices des montagnes , le tout structuré par des tanins qui jouent subtilement la carte de la discrétion.
J’allais oublier sa couleur, et pourtant ! noire serait exagérée, quoique…en tous cas pour un kotsifali c’est inhabituel ! L’explication résiderait dans la reprise d’une tradition ancestrale, issue de 2 vendanges consécutives, sur deux versants différents, à une quinzaine de jours d’écart, le tout vinifié séparément et assemblés lors de la mise en bouteille. Effet et texture garantis !
Je vous dirais bien que j’ai gardé le meilleur pour la fin… en tous cas je me souviendrais de ces quelques heures au paradis, partagées avec Nikos Stathoglou, du domaine Moinoterra.
Je l’avais rencontré à Chania, grâce à Mr Vertigo, caviste qui m’avait conviée à un moment de dégustation au magasin en présence du vigneron. Bien m’en a pris d’accepter !
Un homme charmant, humble et avide de mes impressions …quelle pression pour moi !
Chose promise, chose due, me voilà à Archanes, village du vin par excellence, où Nikos est arrivé en 4x4 et m’a invitée à y monter pour aller je ne sais où…J’ai en effet bien fait de laisser ma voiture en bas …J’ai un peu serré les dents et le reste avant d’arriver…en terre des dieux ! Pas étonnant qu’on soit à quelques encablures de Knossos ! Surplombant les coteaux, les champs d’oliviers à perte de vue, au milieu des herbes affolées aux parfums non moins affolants, et des vignes en pleine floraison, j’ai eu l’impression de respirer pour la première fois !!
Sur ce terroir unique, Nikos avait préparé quelques bouteilles à déguster : assyrtico, moscato spina, vilana, mandilaria et un tout nouveau rosé prêt à rivaliser avec nos belles étiquettes de Provence !
Si la production massive a parfois terni l’image du vilana, je trouvé ici La bouteille qui va le réhabiliter à vos palais !
Quelle vibrante acidité, une sensation calcaire, un jus mêlé d’agrumes, de poire, de touches miellés et crémeuses, une élégance, une évolution constante dans le verre comme un nectar qui se prépare…
Je serais restée là à rêver… Mais c’était sans compter sans le célèbre sens de l’hospitalité crétoise ! Il était 4heures, le temps de déjeuner ! Bouteilles sous le bras, nous voilà repartis au village où nous posons carrément nos flacons sur la table d’une taverne où Nikos nous invite à nous attabler ! Et c’est accompagnés de nos précieuses bouteilles que nous partageons un repas pantagruélique, des plats à foison, plus frais et savoureux les uns que les autres, les couleurs de l’été sur la table et le plaisir dans la bouche ! Obligée de citer la taverne : Rodakinies, merci Manolis !
Difficile de conclure le compte-rendu de ces 2 jours au cœur du terroir crétois ; je vais laisser le dernier mot à Alexandre Dumas : « le bon vin fait le bon sang, le bon sang donne la bonne humeur, la bonne humeur fait naître les bonnes pensées, les bonnes pensées produisent les bonnes œuvres et les bonnes œuvres conduisent l'homme dans le ciel ». Je suis montée au paradis.







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